Mélanie Bonis est issue d’une famille modeste de la petite bourgeoisie parisienne et reçoit une éducation religieuse très stricte. Pianiste autodidacte, elle fait partie des rares femmes à avoir fréquenté, au cours des années 1880, les classes d’écriture du Conservatoire, dont celle de César Franck. Dès cette période, elle associe le diminutif de son prénom et son nom de jeune fille pour signer ses partitions, laissant ainsi planer un doute sur le genre de leur auteure. A la classe de chant, elle fait la rencontre d’Amédée Landely Hettich, élève chanteur, journaliste et critique musical. Mais les parents de Mélanie s’opposent au mariage et obligent la jeune fille à quitter le Conservatoire pour la séparer de lui en 1881.

En 1883, un mariage arrangé et la maternité l’écartent pendant quinze ans des scènes publiques Vers 1890 elle retrouve Hettich qui l’encourage à composer et la rapproche du milieu musical. Toujours éprise de cet homme, Mel Bonis va souffrir un conflit entre ses sentiments naturels et ses convictions religieuses. Elle mettra au monde un quatrième enfant qu’elle assumera en secret, une petite fille qu’elle ne pourra jamais reconnaître.

Défendant elle-même ses œuvres au salon ou au concert, Mel Bonis livre une production riche et variée, touchant à tous les domaines (à l’exception du théâtre lyrique). Elle s’y montre proche de la sensibilité de Gabriel Fauré et en dialogue avec les figures de proue de l’avant-garde musicale (notamment Debussy, Ravel et d’Indy). Sa production importante de près de deux cents pièces connaît une renaissance depuis une vingtaine d’années.

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Un épisode de la Boite à pépites sur Mel Bonis