De la Préhistoire aux Gallo-romains : de grès et d'argile

img_meule_gallo-romaine_1062.jpg

img_meule_gallo-romaine_1062.jpg, par admin

Des vestiges d’habitat et d’activité humaine de l’époque néolithique (7.000 ans avant JC) ont été découverts sur la commune en 1989 par la JPGF (Jeunesse préhistorique et géologique du pays de France). Le paysage et le sol expliquent les activités de ces premiers habitants : culture des céréales sur le plateau limoneux, élevage dans la vallée fertile. Bientôt, les techniques se développant, ils extraient du grès et fabriquent de meules à grain sur le plateau, dès le Néolithique et jusqu’au Moyen Age.
Quant à l’extraction de l’argile et à la production potière dans la vallée, il est maintenant certain qu'elle a débuté à l’époque gallo-romaine, dès le IVe ou Ve siècle. Des fouilles réalisées à l'automne 2009 par la JPGF sur le territoire de Marly-la-Ville, à quelques mètres du village de Fosses, l'attestent.
L’avenue de Beaumont, une voie romaine commerciale reliant Meaux au port de Beaumont-sur-Oise, longe le nord de l’actuel territoire de Fosses. Elle permettait alors d’écouler les productions locales des nombreuses villae, grosses fermes disséminées de part et d'autre de cette route, vers d’autres marchés.

Moyen Age : l'apogée des potiers

L’activité potière évolue progressivement en véritable industrie locale.  Aux IXe  et Xe siècles, les poteries de Fosses sont diffusées dans toute la région. Les fouilles effectuées au village de Fosses entre 1991 et 2001 confirment un apogée de la production potière aux XIIe et XIIIe siècles, avec des dizaines d’ateliers en activité en même temps.
Les parties les plus anciennes de l’église Saint-Etienne datent du XIIe siècle et sont de style roman : le chevet et le clocher. Le portail est gothique et date du XIIIe siècle. Quant au bas côté sud, le long de la Grand-Rue, il est typique de la Renaissance.

poteries_moyen_age_1074.jpg

poteries_moyen_age_1074.jpg, par admin

 

Renaissance : piété locale et poteries de qualité

img_chevet_eglise_st-etienne_1041.jpg

img_chevet_eglise_st-etienne_1041.jpg, par admin

L’église de Fosses est un but de pèlerinage important car elle abrite entre autres les reliques de Saint Etienne, Saint Vit (ou Guy), Saint Modeste et Sainte Crescence. Elles sont l’objet d’une vénération populaire et attirent de nombreux pèlerins. Ce qui justifie la construction au XVe siècle d’un reliquaire en pierre unique dans la région.
L’activité potière perdure et s’améliore, certaines pièces vernissées sont  destinées à des châteaux et abbayes lointains. Cependant, l’argile s’épuise et les potiers-laboureurs suivent le filon d’argile et s’établissent plus à l’ouest, vers Bellefontaine, Lassy. En 1770, Fosses compte seulement 125 habitants, qui vivent principalement d’agriculture.

Révolution : des doléances exemplaires

Le château de Fosses, qui ressemblait plus à une ferme fortifiée, est démoli. Le fils du dernier seigneur de Fosses, Alexandre-Lucien Letourneur, est inhumé dans l’église Saint-Etienne le 16 mars 1789 à l’âge de 6 ans. Si les seigneurs de Fosses n’ont pas laissé de souvenirs marquants, le tiers état local (18 des 54 feux recensés sur Fosses) s’est acquitté avec zèle de la rédaction de son cahier de doléances. Il revendique l’abrogation de la taxe sur le sel et d’autres privilèges. Jean Jaurès le citera plus tard comme exemplaire.

img_carte_postale_gare-survilliers-fosses_1094.jpg

img_carte_postale_gare-survilliers-fosses_1094.jpg, par admin

XIXe siècle : agriculture et chemin de fer

Fosses, petit village blotti autour de son église a oublié son histoire potière et vit principalement de l’agriculture. En 1859, la ligne de chemin de fer Paris-Chantilly-Creil est mise en service et passe entre Fosses et Survilliers. La gare se trouve à trois kilomètres du bourg, plus près de Survilliers, mais apporte un élan économique. « Il y a 260 habitants, une féculerie, un moulin à blé, il y transite de la vannerie, des grains, des vins, du charbon de terre, de la pierre de Marly et le cresson. » (Extrait d'un compte-rendu de conseil municipal de 1864). Les cressonnières de Fosses seront productives jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

XXe siècle : urbanisation forcenée puis maîtrisée

De moins de 300 habitants au début du siècle, Fosses quadruple sa population en 30 ans. Une première vague d’urbanisation a lieu dans les années 1920 avec le développement des jardins ouvriers et le lotissement de la France Foncière (350 pavillons) proche de la gare. L’école Henri-Barbusse est construite entre 1932 et 1936.
Durant la période 1940-60, le phénomène se répète : les cabanes de jardins ouvriers se transforment peu à peu en résidences principales de part et d’autre de la rue Camille-Laverdure.
Dans les années 1970, une nouvelle vague d’urbanisation accélérée démarre. La ZAC du Plateau est créée. Le programme est constitué de 1 500 maisons individuelles et de 300 logements collectifs HLM. Fosses passe de 2 292 habitants en 1971 à 5 011 en 1973, à 7 039 en 1976.
Une équipe municipale de gauche est élue en 1977 et s’efforce de freiner cette expansion, de préserver les terres agricoles, le village, l’environnement, tout en construisant les équipements nécessaires à la nouvelle population jeune et active : écoles élémentaires Mistral et Daudet, gymnase Nelson-Mandela, stade Auguste-Delaune et gymnase Cathy Fleury, Espace Germinal, Cinéma de l’Ysieux, Espace Loisirs Mosaïque… La population continue de croître mais plus doucement : 9 200 habitants en 1985, 10 045 en 1999, 9 802 en 2006, 9656 en 2015.
Découverts en 1989 par la JPGF, des ateliers de poteries médiévales sont mis au jour. Des fouilles archéologiques se déroulent au village depuis 1991. Elles ont révélé plus de mille ans d’histoire potière, ainsi que la fabrication de meules en grès de Fosses dès l’Antiquité.

img_vue_aerienne_fosses_2007_1073.jpg

img_vue_aerienne_fosses_2007_1073.jpg, par admin

 

XXIe siècle :  rénovation urbaine en chantiers

A l’aube de l’an 2000, une réflexion est entamée sur le « centre ville » et un projet de rénovation est bâti en concertation avec les habitants. En 2006, le projet est approuvé par l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Après les phases d’étude et de planification, les premiers travaux débutent en 2010 et s'achèvent en 2020. Nouveaux logements, commerces et équipements publics dessinent un véritable centre ville dont le rayonnement bénéficie à toute la commune.
Le quartier de la gare est également en pleine mutation. Une première vague de travaux a été effectuée entre 2004 et 2006. Une gare routière a été aménagée sur la place Jean-Moulin devant la gare SNCF/RER Survilliers-Fosses. Un bâtiment de logements avec des commerces en rez-de-chaussée a été construit à côté, sur la place de la Liberté. Celle-ci a été équipée pour accueillir un marché de plein air (tous les mercredis après-midis). Une deuxième phase de travaux, coordonnés par l'Etablissement public d'aménagement Plaine de France, a débuté en 2017. D'autres bâtiments de logements (80) et commerces vont compléter les places Jean-Moulin et de la Liberté d'ici 2020. Une autre construction est en cours sur l'avenue Henri-Barbusse au coin de la rue César-Franck (11 logements sociaux et un espace commercial).

Un développement durable pour le village

Fosses n’oublie pas pour autant son passé et prévoit au village un développement durable. En 2013, la fédération Europan a retenu le village de Fosses pour son 12e concours parce que c’est un site, en limite de l'Ile de France et des terres agricoles, où se rencontrent le rural et l’urbain, la nature et la culture. Il a été choisi aussi comme lieu où des projets basés sur les éco-rythmes pourraient être expérimentés. 
La ville de Fosses et la Communauté d'agglomération Roissy Porte de France ont vu dans ce concours d'urbanisme une opportunité pour réaliser le centre d'interprétation de l'histoire potière, prévu dans le cadre d’Archéa, le musée intercommunal d’archéologie, et pour l’inscrire dans un environnement attractif en créant des logements et des activités autour.

Plus de 50 équipes ont proposé des projets pour le village. Parmi les huit équipes retenues pour concourir, trois ont été primées. L'équipe lauréate a été chargée par la ville et la CARPF de développer un projet complet, comprenant des étapes de concertation avec les habitants. Cette phase de concertation s'est déroulée de septembre 2015 à début 2017.